La République de Guinée vient de franchir une étape majeure sur la scène régionale en accédant à la présidence de la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains Riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) pour la période 2025-2027. L’annonce a été faite ce lundi au cours d’un point de presse animé par Madame la Ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime, entourée de ses collaborateurs et de la délégation ayant participé à la 11e session ordinaire de la COMHAFAT, tenue récemment à Abidjan.
Créée en 1989, la COMHAFAT regroupe 22 pays africains, de la Namibie au Maroc, avec pour ambition de promouvoir la coopération régionale dans la gestion durable de la pêche et de l’aquaculture. Ses objectifs vont de la lutte contre la pêche illégale à la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 14 sur la conservation et l’exploitation durable des océans. L’organisation bénéficie de financements du Japon, du Royaume du Maroc et des cotisations de ses membres.
Lors de la conférence d’Abidjan, les ministres ont renouvelé leur engagement à intensifier la lutte contre la pêche INN (illégale, non déclarée et non réglementée), à renforcer les politiques nationales de gouvernance des ressources marines, et à promouvoir l’innovation au service d’une économie bleue durable. L’approche genre et le rôle des femmes dans les communautés de pêcheurs ont également été mis en avant comme priorités d’action.
L’élection de la Guinée à la présidence de la COMHAFAT, après plusieurs tentatives depuis 2012, est perçue comme une reconnaissance internationale des efforts du pays dans le domaine maritime. Elle intervient dans un contexte de réforme et de valorisation de la filière halieutique sous l’impulsion du Président Mamadi Doumbouya et du Gouvernement dirigé par le Premier Ministre Amadou Oury Bah.
Cette présidence permettra à la Guinée de renforcer ses partenariats stratégiques, notamment avec le Japon, le Maroc et les institutions spécialisées comme la FAO, la Banque mondiale ou la CITES. Elle offre également une tribune pour défendre les intérêts du pays au sein des grandes instances internationales de gouvernance maritime, tout en consolidant sa souveraineté sur ses ressources halieutiques.
Tahirou Diallo