SOULEYMANE BAH, ARTISTE PEINTRE : << L'ART EST UN DON POUR MOI >>

Bah Souleymane, artiste peintre, originaire de Fougurou ( un village de Garaya précisément dans la sous-préfecture de Sintali près du barrage hydroélectrique de King Kong ) qui se trouve dans Pita en Moyenne Guinée. Il fait parti de ses artistes qui fascinent.

Souleymane Bah artiste peintre

En ce début de semaine, notre rédaction a eu le privilège de tendre le micro à Bah Souleymane pour parler de ses passions, projets, son art et tout son parcours. Nous avons également discuté d’autres sujets intéressants.

MS : Bonjour monsieur, présentez-vous à nos chers lecteurs SVP !

BS : << Bonjour moi c’est Souleymane Bah, artiste peintre, fondateur et gérant de  » Mofoungurou Galerie d’art  » qui est une entreprise de conception et de vente d’œuvres d’art et d’objets artisanaux. On fait aussi de la conception. >>

BS : << Comme son nom l’indique  » Mofoungurou Galerie d’art « .  » Mo  » qui veut dire  » De  » et  » Foungurou  » qui est le nom de mon village. Je me suis inspiré un peu de Léonard De Vinci.  » Vinci  » qui n’est pas son nom. Il a toujours été un artiste que j’ai beaucoup apprécié. >>

Image de l’enceinte de la Mofoungurou Galerie d’Art

MS : Scolarisé à l’âge de 10 ans, le jeune Souleymane Bah n’a pas pu poursuivre ses études. En situation de classe au niveau secondaire, il a été contraint de quitter sur les bancs de l’école et de focaliser sur d’autres activités. Et par la suite il s’est lancé dans la peinture.

MS : Parlez-nous de vos parcours scolaire et professionnel !

BS : << Je commence les études un peu plutôt mais à cause de ma maladie ( la drépanocytose ) j’ai arrêté en classe de 9è année. Et puis j’ai fait l’informatique de base. Après j’ai fait un peu de commerce avec mes oncles mais je me sentais pas à l’aise donc j’ai arrêté en 2011 et puis j’ai un peu voyagé. À mon retour j’ai décidé de me relancer dans la peinture parce que depuis 2007 je suis entrain d’apprendre la peinture et j’ai eu mon premier maître la même année et avec lui j’ai appris la composition des couleurs. Entre 2011 et 2012, j’ai travaillé avec madame Irena Condé par le biais d’un monsieur qui a feuilleter mes dessins dans mon téléphone. >>

<< L’art est un don pour moi. Depuis tout petit, je savais faire des coquilles, donc je suis toujours resté dans ça. Dès mon jeune âge je dessinais déjà des des mickey’s, des bandes dessinées et tant d’autres choses qui m’inspiraient beaucoup. Je me suis toujours dit qu’un jour je serai un grand artiste peintre. Après quelques temps j’ai perdu le contact de mon premier maître. Donc en 2009, j’ai commencé à travailler avec maître Michel Sovogui dans la banlieue de Conakry mais avec lui j’ai pas fait de peinture. Précisément en 2011, j’ai fait la rencontre de Madame Irena Condé, à mon retour de Maroc. >>

<< C’est au centre culturel franco guinéen ici à Conakry que cette rencontre avec madame Irena Condé a eu lieu pour la première fois lors d’un événement. Je me suis rapproché d’elle on a fait les présentations et elle m’a laissé son contact et c’était déjà parti. On a travaillé ensemble. J’ai fait quelques tableaux. C’est là que j’ai vendu mon premier tableau :  » La fille en pagne bleu  » à 350.000 gnf à une dame qui se déplaçait au Canada pour la décoration de son restaurant. J’y ai également vendu mon deuxième tableau :  » La voisine au bouilliard « . Puis j’ai travaillé petit à petit. J’ai fait un portrait de moi-même qui a été une grande révélation par après j’ai reçu assez de commande d’autres personnes qui voulaient aussi que je fasse pour eux des portraits. >>

<< En 2015, j’ai ouvert mon premier atelier. Dès la première année déjà j’ai obtenu des marchés pour des portrait et autres. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de travailler sur le projet  » Conakry capitale du livre  » au cours duquel j’ai réalisé cinq ( 5 ) tableaux. >>

MS : De quoi est-ce que vous vous inspirez vraiment et quelles sont vos particularités qui vous différencient des autres artistes peintres ?

BS : << Ma source d’inspiration c’est la nature. C’est tout ce que Dieu a fait. Raison pour laquelle dans mes portraits vous verrez toujours des lignes qui parcourent les tableaux. Je les appelle  » les lignes de la vie « . Je pouvais les trouver dans les paumes de vos mains, les feuilles d’arbre. On peut les retrouver partout dans la nature. >>

Mofoungurou Galerie d’Art

<< Je suis un artiste contemporain. Ma particularité a toujours été là technique ultime qui j’appelle la danse des couleurs. J’ai commencé à la pratiquer depuis 2015. J’ai élaboré cette technique que j’utilise pour mes portraits uniquement. Et aussi j’ai une autre technique qui est un mouvement appelé  » mofoungurisme « . Il est composé par deux (2) choses : 50% de peinture et 50% de coloriage. Là vous retrouverez les formes abstraites géométriques et une autre partie qui est la forme abstraite lyrique. C’est les deux (2) qui se marient ensemble pour donner une seule forme. >>

MS : Quels sont les types de créations que vous utilisez le plus souvent pour vos tableaux ?

BS : << Je peins la vie quotidienne, je m’inspire d’un peu de tout mais la plupart C’est-à-dire 90% de mon travail c’est des portraits. Et les 10% restants, je travaille sur mes propres projets je fais des paysages, marines, quelques portraits imaginaires, de la peinture abstraite. >>

MS : Comment parvenez-vous à vendre vos œuvres sur le marché d’art guinéen et aussi à l’extérieur du pays ? Que pensez-vous de l’avènement du digital et l’évolution du numérique en tant qu’artiste peintre ?

BS : << J’arrive à vendre mes œuvres. Soit dans les expositions qu’on fait de temps en temps, soit par Facebook j’ai des pages que j’anime, soit aussi par recommandation des personnes qui passent des commandes et qui sont satisfaites de mon travail. La vente ne se passe pas à tout moment mais quelques fois on arrive à liquider nos œuvres. La plupart des temps c’est sur commende. Le prix de nos œuvres c’est à partir de 500.000gnf jusqu’à 12.000.000gnf. Ceci pour toutes les catégories de création. >>
<< L’arrivée du digital a bouleversé les événements. Maintenant notre entité  » Mofoungurou Galerie d’art  » est à moitié virtuelle parce qu’à partir de la page Facebook, on peut retrouver toutes les œuvres qui sont mises en vente. Et puis nous avons aussi un contact WhatsApp. J’ai également une plate-forme sur Google qui permet de nous trouver facilement à travers notre adresse, la localisation et toutes les informations sur l’entreprise. >>

MS : Malgré vous et votre talent, on n’est pas sans savoir que vous rencontrez quelques fois des difficultés. Pouvons-nous savoir les problèmes auxquels vous êtes confrontés dans l’exercice de votre métier ?

BS : << Le problème majeur c’est d’avoir accès à la matière première. Nos outils de travail coûte excessivement cher et c’est pas à la portée de tout peintre professionnel. En Guinée, il n’ya qu’un seul lieu où tu peux te procurer des accessoires pour les professionnels d’art. Le deuxième problème se trouve au niveau de la vente. On a du mal à vendre nos œuvres d’art en Guinée. Vu qu’en Guinée maintenant y’a un accent particulier sur l’artisanat il serait mieux que le gouvernement se focalise sur les artistes peintres aussi et les créateurs. C’est pas du tout facile de vendre des œuvres d’art. >>

Mofoungurou Galerie d’Art

MS : Parlez-nous aussi de vos projets futurs !

BS : << Mes projets futurs : C’est d’abord solidifier cette entreprise  » Mofoungurou Galerie d’art  » et ensuite dans un proche avenir créer une cohésion entre créateurs, artistes peintres, acheteurs et amoureux d’art à travers un mouvement d’ensemble qui va s’appeler  » Fougurouka « . >>

MS : Un dernier mot pour clôturer cette interview !

BS : << Mon dernier mot, c’est d’abord vous remercier pour le déplacement que vous avez effectué. Ça fait le plaisir ! Et aussi demander à tout le monde de venir visiter la galerie elle est là ouverte au grand public. En plus de réellement s’intéresser à ce que les artistes peintres font et d’acheter leurs œuvres. Acheter une œuvre d’art c’est aussi participer à l’émancipation de l’artiste et l’encourager à travailler encore plus. Ça nous permet d’avoir des moyens de subsistance. Donc cet argent aussi reste au pays. Investir et réussir au pays. >>

N’Diaye Mohamed Lamine a réalisé cette interview !
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