DECLARATION DE L’ASSOCIATION CULTURES ENSEMBLE
Notre civilisation d’aujourd’hui est le fruit d’un travail acharné des gens rêveurs qui ont crus à un avenir meilleur. Le monde de demain se construit aujourd’hui et voir même par les artistes. Mais il faut reconnaître que les artistes guinéens peinent à mesurer l’essence de cette responsabilité première qui est la leur.
La créativité et / ou l’authenticité des œuvres artistiques guinéennes se doit être un exemple typique pour une sortie de crise quelconque comme ce fut le cas jadis. Les artistes doivent mettre à profit cette période de confinement pour réfléchir sur les meilleurs techniques appropriées inspirées de nos rythmes folkloriques et nos coutumes afin de contribuer largement à mobiliser et sensibiliser la population contre l’ennemi commun car les arts et la culture sont des facteurs clés indispensables au développement durable d’une nation. La musique guinéenne doit frayer son propre chemin C’est en cela, nous pouvons s’identifier au concert des nations culturellement développées.
En effet, en cette période de crise sanitaire mondiale lorsque tout semble être perdu, les prières, l’espoir et le respect des mesures préventives restent les seules solutions nécessaires possibles en vue de freiner la propagation du Corona virus. Le COVID 19 se transmet par contact direct avec les personnes infectées ou les surfaces contaminées.
Ainsi, au su de tous, cette crise secoue discrètement le secteur culturel guinéen qui en réalité au-delà du caractère festif devrait contribuer à l’émancipation socioculturelle et économique d’une société. Alors, nous devons respecter toutes les dispositions instruites par les autorités et en tant citoyen et acteurs culturels nous devons d’avantage s’impliquer dans ce combat contre le COVID 19 partout à travers le pays.
Par ailleurs, le secteur culturel guinéen souffre depuis des années d’un manque d’organisation et d’orientation stratégique car la notion d’industrie pour l’heure n’existe pas dans notre pays. Comme à chaque fois, nous remarquons qu’Il y’a plusieurs projets musicaux de sensibilisation réalisés sur investissement propre mais à quel but…? Et quel avantages…? C’est pourquoi, nous allons avec l’appui de toutes ces structures porter la réflexion sur un projet commun. Il s’agit d’un Album compilation de toutes les chansons de sensibilisation disponibles à ce jour et solliciter auprès de la direction nationale de la culture et le FODAC la prise en charge des frais de production de ces œuvres.
Cependant, il est à souligner l’effort du ministère de tutelle en termes d’orientation culturelle. Mais l’état semble abandonner son rôle régalien certes par la prise en compte du secteur culturel comme l’une de ses priorités. Le premier ministre, chef du gouvernement dans son adresse riposte face au COVID 19 en fait cas.
Malgré cette triste réalité et l’inexistence de données fiables et de statistiques qualifiés pour mesurer l’impact du secteur culturel dans le processus de développement de la Guinée. Il faut souligner aussi, la qualification du cadre structurel, le professionnalisme et le renforcement des compétences tant sur le plan individuel et collectif sont indispensables à l’exercice des métiers des arts et de la culture à l’échelle universelle. Il faut aller vers l’implémentation d’une véritable industrie culturelle et créative dans notre pays.
A cet égard, la réflexion doit être axée sur la recherche d’une véritable identité nationale à notre expression culturelle et artistique plus particulièrement la filière musicale.
Le fond du développement des arts et de la culture (FODAC) à l’image d’autres structures sœurs des pays voisins, est un outil devant servir à impulser les structures crédibles à la recherche de solutions durables et aider au financement de projets culturels bancables. Malheureusement le FODAC meurt par manque de fonds. Cette institution en l’érigeant à un véritable instrument financier doit fonctionner de façon libre et indépendante avec une autonomie de gestion. Le FODAC doit se pencher sur un mécanisme (Fond revolving à allouer) de relance des activités culturelles après crise.
Le bureau guinéen des droits d’auteurs (BGDA) à un rôle essentiel à jouer. Pour notre part, il est important de modernisé et de réformer les textes qui ne tiennent plus la route en cette ère de digitalisation de l’économie culturelle et créative.
En cette période de pandémie, le BGDA doit réfléchir sur un mécanisme d’accompagnement financier à titre posthume en faveur des artistes pour l’année 2020.
Le manque de volonté et ainsi que le discours classique de l’état doit impérativement céder face à la réalité. Il faut créer de véritables conditions, notamment des infrastructures adéquates et modernes (Production et de salles de diffusions) et un cadre juridique propice garantissant les droits des acteurs et les droits d’auteurs.
Par conséquent, nous sommes conscients et nous pensons que le travail premier et véritable est au niveau des différents acteurs. C’est pourquoi chaque acteur culturel doit jouer sa partition avec responsabilité et rigueur en impactant l’écosystème culturel du point de vue social et économique.
Tous les acteurs culturels doivent faire face au Covid 19. Le challenge pour arriver aux termes de la guerre sanitaire se repose sur la solidarité et l’entraide réciproque entre l’ensemble des acteurs culturels et intervenants.
En fin, nous opérateurs culturels le temps des initiatives à la va vite doit être révolu (c’est-à-dire des gombos) de même les comportements égoïstes, des intérêts partisans aux résultats sombres dans la plupart des cas ne feront qu’enfoncer une situation déjà à la limite du déclin. Les projets culturels doivent être des initiatives durables de même les entreprises culturelles en création et en exercice.
C’est pourquoi, l’Association Cultures Ensemble, au regard de la situation assez triste s’active en guise de propositions pouvant accompagner le secteur culturel guinéen pendant cette crise sanitaire notamment :
• Du paiement des droits d’auteurs par le Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs « BGDA » couvrant la période de la crise et pour l’année 2020;
• L’allègement des charges fiscales des opérateurs culturels et diffuseurs couvrant la période de la crise allant De l’année civile 2020 et 2021 ;
• Remboursement des frais d’affichage des banderoles et autres frais au niveau de l’Office Guinéenne de Publicité « OGP » pour les évènements déjà programmes sur la période du mois de Mars à Avril 2020 qui ont fait l’objet d’annulation ;
• L’annulation des taxes (fosca – assurance) et des frais de renouvèlement des licences de spectacles de 2020 déjà payés au niveau de l’Agence Guinéenne de Spectacles « AGS » et reconduits sur l’exercice 2021 sur la présentation des copies en validité ;
• Garantir l’accès aux prêts pour les artistes et entrepreneurs culturels auprès des institutions bancaires et ou Micro finances afin de subvenir aux besoins de leurs familles pendant toute la période ;
• Remboursement des frais de réservation et frais de location des espaces des concerts ayant étés annulés suite à la crise, ceci sur présentation des documents justificatifs de la part des organisateurs ;
• Renforcer la capacité financière et opérationnelle (plan de relance) du Fonds du Développement des Arts et de la Culture « FODAC » qui servirait de fonds de relance des activités culturelles au titre de « Revolving ».
Que Dieu le tout puissant nous épargne de cette maladie…Amen… !!!
« Tout seul, je vais vite ; Ensemble on va loin ; L’esprit d’équipe comme un besoin ».
Par : A.C.E
Association Cultures Ensembles
Conakry, le 17 Avril 2020