Si certains métiers sont qualifiés d’activités lucratives d’autres par contre se pratiquent par passion. La sculpture une expression visuelle, est capable de rendre beau ce que la nature est incapable d’embellir.
Amara Condé ne jure que par le bois, la sculpture. Il a aimé ce métier dès son jeune âge. C’est pourquoi en 1989, il a fini par abandonner ses études au profil de cette profession pour apprendre à sculpter ou faire la représentation des objets sous une autre forme différente de la forme initiale. ‘’Parmi les 93 corps de métiers reconnus en Guinée, j’ai préféré la sculpture, qui pour moi, est un métier noble. Au moyen âge, les gens se référaient à la pirogue de » Seydinah Nouha » pour sculpter les objets d’arts. Donc, c’est le premier métier au monde qui est pratiqué partout sur la planète. Et c’est à travers la sculpture que le message des anciens a été transmis aux jeunes’’, dit Amara Condé.
Plus tard, il réussi à dompter son métier de préférence qui consiste à sculpter des modèles ou toutes autres pièces représentant des objets d’art.
Aujourd’hui, petri de talent, il évolue au sein de l’Etablissement Bandian Sidimé et Frères sis au quartier Almamya, commune de Kaloum avec un groupe de jeunes dont les diplômés de l’Institut Supérieur des Arts Mory Kanté de Dubréka.
Depuis longtemps, le métier de la sculpture a existé et elle a connu un progrès fulgurant à travers les époques. Dans cet entretien, Amara Condé évoque la place qu’occupe la sculpture dans nos sociétés avant d’inviter le gouvernement à instituer une ligne de crédit dans notre pays pour assister les artisans guinéens. Le sculpteur qui a une immense affection pour la sculpture, a donné toute sa vie pour promouvoir cette profession. Pour lui, la sculpture, c’est le reflet ou le miroir identique des œuvres d’arts. C’est une richesse aussi de notre histoire d’où le patrimoine culturel guinéen est peu connu par les Guinéens.
» Comme on le dit: << Chaque siècle à ses œuvres propres en lui.>> Poursuit Monsieur Amara Condé, » À l’âge des métaux, nos ancêtres utilisaient les outils très rudimentaires pour sculpter leurs oeuvres. Aujourd’hui, grâce au progrès scientifique et technique, l’on se serve d’instruments sophistiqués comme: les freineuses, de l’électricité, des ponceuses, des trancheuses, des ciseaux, des limes… sans compter que d’autres outils (made in Guinea) sont fabriqués par nos propres forgerons. Avec tous ces outils, les sculpteurs travaillent pour fasciner de nombreux visiteurs et acheteurs qui viennent admirer le génie de leurs doigts qui manient à merveille les outils et les œuvres d’arts » souligne t-il
A propos des œuvres sculptées à l’établissement Bandjan Sidimé et Frères sis à Almamya, commune de Kaloum, le génie du bois n’hésite pas de nous citer quelques œuvres d’art appartenant aux différentes communautés » Le D’imba, le Banda appartenait aux Bagas et Nalous et les dents de masques de la Guinée forestière avec la Close et de cauris représentaient la monnaie d’alors. Cette dernière, est une pièce d’échange que seuls nos ancêtres utilisaient en Afrique. » Affirme-t-il » L’atelier sculpte aussi des pièces décoratives, des différents masques de nos régions. Il y a aussi une sorte de pièce qui se trouve à cheval entre la Guicroirenée et Liberia. » à en croire M. Condé » Cette pièce portait souvent le nom des ethnies, le Gnamou- masque de Konon. Il y a d’autres pièces aussi consacrées à l’initiation notamment la circoncision, l’excision… servaient à l’intronisation des rois pendant les cérémonies rituelles. » conclut-il
Connaissant alors, la place qu’occupe la sculpture en Guinée et ailleurs, le patron de la sculpture qui a apprivoisé son domaine de prédilection, demande humblement au gouvernement, singulièrement à la Fédération nationale artisanale de Guinée (FENAG) de secourir les artisans pour non seulement réhabiliter leurs œuvres et créer des marchés pour leurs différents métiers. Il interpelle aussi le Ministère en charge de l’Artisanat et de l’Hôtellerie, de subventionner le corps des métiers car, depuis l’apparition de la pandémie du Coronavirus, nous tirons le diable par la queue’’.
Toutefois, fier de consacrer incessamment sa vie à ce métier qui demeure sa passion, à travers lequelle il savoure les fruits de cette noble profession pour la survie, Amara Condé au pinacle de son métier attire l’attention des touristes étrangers sur la Guinée quant aux commandes qu’ils solliciteraient auprès du gouvernement. ‘’ Ceci c’est pour vendre nos œuvres artistiques et vendre l’image de la Guinée’’ clôture le sculpteur.
MAMADY MARA